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Chirurgie du cancer de la prostate : un programme préopératoire unique en France

le 25/01/2022

La Clinique La Croix du Sud (Ramsay Santé), située à Quint-Fonsegrives (Haute-Garonne), a créé un programme préopératoire prometteur avant prostatectomie totale. Cette prise en charge unique en France permet aux patients de retrouver rapidement leur continence urinaire. Mise en lumière avec le Dr Ploussard, chirurgien urologue au sein de l’établissement.

En France, chaque année, le cancer de la prostate touche plus de 50 000 hommes. Face à cette maladie, l’ablation totale de la prostate (ou prostatectomie totale) constitue l’une des solutions les plus adaptées. Indiquée majoritairement à des patients jeunes souffrant d’un cancer localisé, cette opération chirurgicale peut se réaliser par robot assisté.

Une chirurgie mini-invasive pour une durée d’hospitalisation plus courte

Cette technique, pratiquée à la Clinique la Croix du Sud, consiste à introduire une double caméra dans l’abdomen des patients à l’aide d’incisions courtes.

Grâce au robot chirurgical, les praticiens disposent d’une vision en 3D de l’intérieur de l’abdomen. « L’outil technologique rend nos gestes chirurgicaux plus fins et plus précis. Les structures neuro-vasculaires participant à la continence et à l’érection sont probablement  ainsi mieux préservées », explique le Dr Ploussard. Par rapport à une chirurgie classique, les pertes sanguines ainsi que les douleurs postopératoires sont moins importantes. La durée d’hospitalisation s’en trouve raccourcie : « 60 % des patients peuvent être opérés en ambulatoire, ce qui leur garantit un retour à domicile dans la journée à la suite de l’opération. »

Chaque année, plus de 150 prostatectomies totales assistées par robot sont réalisées au sein de la clinique.

Un programme préopératoire pour une récupération rapide de la continence urinaire

Afin d’assurer aux patients un rapide retour à l’autonomie, l’établissement a mis en place des séjours de préparation à la prostatectomie totale. « À l’échelle internationale, de nombreuses études ont montré que les patients ne disposaient pas assez d’informations et de conseils ciblés concernant la récupération postopératoire, notamment en termes de risque d’incontinence urinaire transitoire et d’altération des fonctions sexuelles », note le Dr Ploussard.

Initiés en 2018, ces programmes se déroulent avant l’opération, le temps d’une journée autour d’ateliers collectifs de discussion animés par des infirmières spécialisées. Les patients rencontrent l’équipe de soins multidisciplinaire, à savoir les anesthésistes, les infirmières, les kinésithérapeutes, les diététiciennes et les psycho-oncologues. Ces professionnels de soins leur délivrent toutes les informations relatives aux soins postopératoires, comme l’éventuelle pose d’une sonde urinaire ou l’utilisation de bas de contention, et répondent à leurs interrogations relatives à la récupération urinaire.
À l’heure actuelle, 165 patients pris en charge pour une prostatectomie totale ont bénéficié de ce type de séjour au sein de l’établissement. 

Ces programmes très spécifiques permettent de réduire de manière très nette les complications postopératoires et, notamment, l’incontinence urinaire. « Cette technique innovante permet à 20 % de patients supplémentaires de récupérer rapidement leur continence urinaire complète, caractérisée par l’absence d’utilisation de protection de sécurité », note le Dr Ploussard.
 

Un programme qui fait des émules en France et à l’international

Cette nouvelle prise en charge a fait l’objet d’une étude scientifique d’ampleur, publiée dans le journal anglais British Journal of Urology International et disponible dans la National Library of Medicine, plus grande bibliothèque biomédicale mondiale. À ce jour, il n’y a pas d’autre expérience comparable en France. « De nombreuses équipes médicales, françaises comme internationales, nous ont contactés pour développer un programme similaire dans leur centre » se félicite le Dr Ploussard.

En 2022, une importante étude clinique sera lancée afin de conforter ces données prometteuses. Son objectif sera majeur, à savoir démontrer la pertinence de ce programme auprès des autorités de santé afin d’en justifier son développement dans d’autres établissements de soins, avec des supports financiers assortis.

CANCER DE LA PROSTATE